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LXXIV. — Procession [du Saint-Sacrement].
16 juin 1568. (Fol. 96 r°.)
"Cappitaine des cent harquebuziers de la Ville, faictes faire commandement à tous les harquebuziers de vostre compaignée qu'ilz ayent à eulx trouver en armes, vestus de leurs hocquetonset à pied, demain à six heures du matin précisement, devant l'Hostel de ceste Ville, sauf de ceulx que vous aurez mis en garde, tant cn l'Arsenac que au Temple, pour nous acompaigner en la procession du Sainct Sacrement,
qui se fera ce jour en toute la Ville'1', et pour don­ner ordre qu'il ne vienne quelque scandalle. Si n'y faictes faulte.
"Faict au Bureau de la Ville, le xvi8 jour de Juing
M. Ve LXVIII. »
Pareilz mandemens ont esté envoyez aux cappi­taines des arbalestriers, pistolliers et archers.
LXXV. — Commission de Procureur pour la Ville au Parlement.
21 juin 1568. (Fol. 96 v°.)
"A lous ceulx qui ces presentes lettres verront, Nicolas Legendre, chevalier, seigneur de Villeroy, ba­ron de la Chappelle la Royne, Maigny et Halaincourt, Conseiller du Roy, Secretaire de ses finances, Thésau­rier de son ordre, Prevost des Marchans, et les Esche­vins de la ville de Paris, salut.
"Sçavoir faisons que nous, deuement informez de la suffizance, cappacitté et bonne dilligence de nv3 Jacques Lecongneux, Procureur en la court de Par­lement à Paris''2', icelluy Lecongneux, pour et ou nom de ladicte Ville, en la presence de m0 Claude Perrot'3', Procureur du Roy et de lad. Ville, et luy sur ce oy, ce requerant, le présentant et certiffiant de la qualité et suffizance susdictes, avons faict, nommé, ordonné, creé, constitué et estably, et par ces pre­sentes faisons, nommons, ordonnons, créons, cons­tituons et establissons Procureur en ladicte court de
Parlement, au lieu et par le trespas de feu m" Gilles Lecongneux; auquel m0 Jacques Lecongneux, pour et ou nom de lad. Ville, avons donné et octroyé, donnons et octroyons plain pouvoir, charge et man­dement especial de assister en toutes courtz et par devant tous juges, plaider, poursuivre, soustenir et deffendre tous et chacuns les droictz, négoces, be-songnes et affaires, tant du domaine de lad. Ville que des aydes, greniers à sel, gabelles et autres impositions vendues et allienées par le Roy à lad. Ville, tant en demandant que en deffendant, meues et à mouvoir, contre toutes personnes, faire toutes adjonctions, requerir et demander tous renvoys, [assi­gner tous] subjeetz et justiciables, se presenter aux assignations qui nous seront baillées, tant par devant les gens tenant Ies Requestes du Pallais en ladicte court de Parlement, Court des Aydes, et partout ail-
(l) Le Parlement s'était préoccupé, les jours précédents, des mesures à prendre pour que rien no vînt troubler cette cérémonie et remit en vigueur un arrêt du 26 mai 1563 relatif à l'obligation de tendre les maisons sur le passage de la procession : -Du sabmedy xii" de Juing m. v° lxviii. — Sur la remonstrance faicte à la Court par le Procureur general du Roy, à ce que l'arrest d'icelle du vingt sixiesme mai mil cinq cens soixante trois, donné pour le faict des personnes qui au devant de leurs maisons ne veullent tendre et parer les rues, les jours et octaves de la feste du Sainct Sacrement, feust executé à ceste presente année; la Court a ordonné et ordonne que l'arrest susdict sera executé selon sa forme et teneur, et à ceste fin, le substitud du Procureur general du Roy au Chastelet de Paris present, a esté donné led. arrest et le present pour y satisfaire et pourveoyr.- {Archives nat., X1* 1623, fol. 161.) Cette ordonnance de 1563 prescrivait au commissaire de chaque quartier, au quartenier, cinquantenier et à un marguillier de chaque paroisse de se rendre dans chaque maison surie parcours des processions et de s'informer auprès des habitants quelle était leur intention au sujet de la tenture, de prendre par écrit les réponses de ceux qui refuseraient, pour un motif ou pour un autre, et de faire tapisser leurs devan­tures aux frais de la fabrique, pour éviter tout scandale. (Félibien, Histoire de la ville de Paris, 1725, in-fol., t. IV, Preuves, t. II, p. 815), ll n'y eut d'ailleurs point de trouble.
(-) Fils de Gilles Le Coigneux, qui occupait cette charge avant lui, et de Geneviève Legendre, il devint Conseiller au Parlement de Paris au mois de décembre 1582. De son mariage avec Geneviève de Montholon, fillede François de Montholon, Garde des sceaux de France, il eut : Edouard Le Coigneux, aussi Conseiller au Parlement de Paris; René, Conseiller au Parlement de Rouen; Marie, femme de Mathias Maréchal, avocat au Parlement, el Anne, femme de Nicolas Sachot, Conseiller au Châtelet. (Blanchard, Catalogue des conseillers au, Parlement de Paris, in-fol., p. 97.)
(3> Claude Perrot avait été institué Procureur de la Ville par lettres de Claude Guyot, Prévôt des Marchands, datées du 13 octobre 1565. Elles ont été enregistrées dans le Registre précédent.